La responsabilité sociétale et environnementale (RSE) est devenue un incontournable du monde des affaires. Face à la prise de conscience de leur impact sur la société et à la pression croissante pour se verdir, les entreprises du Chiffre et du Droit n’ont d’autre choix que d’aligner leur activité sur la durabilité. Examinons les intérêts et les contraintes dans la structuration de l’approche RSE de son cabinet.
Le monde n’a jamais été aussi pollué et inégalitaire et n’a jamais comporté autant d’entreprises vertueuses. Un paradoxe qui interroge d’autant sur l’efficacité de la RSE que la Commission Européenne elle-même a reconnu douter de son impact à grande échelle. Malgré les nombreuses réserves, la structuration d’une politique RSE revêt aujourd’hui une importance majeure pour les entreprises.
Pour les sceptiques ou ceux que la responsabilité sociale indiffère, la construction d’une démarche RSE au pire ne sert à rien, au mieux relève du marketing. Pour d’autres, portant une vision utilitariste, elle peut être vue comme un outil d’amélioration de la performance de l’entreprise : en aidant le dirigeant à identifier les domaines d’optimisation, elle conduit à une réduction des coûts et à l’amélioration de l’efficacité. En tant que facteur d’innovation, elle favorise l’adaptation aux évolutions du marché, renforçant ainsi la compétitivité à long terme et la résilience face aux enjeux de société.
Quoi qu’il en soit, l’identification des impacts négatifs sur les dimensions sociale, environnementale et économique permet à n’en point douter à l’entreprise d’améliorer sa gestion des risques, contribuant de fait à assurer la pérennité de ses activités.
En outre, elle répond aux attentes des parties prenantes, et notamment à l’attention croissante des marchés et des investisseurs aux performances extra-financières.
Sur le plan des ressources humaines, la RSE est là encore devenue un argument de poids pour attirer et fidéliser les talents. À l’ère du consommateur 5.0 et du salarié en quête de sens, il semble difficile de faire l’impasse sur ses engagements si l’on veut préserver son image.
Outil de gouvernance et de communication – à double tranchant s’il est mal maîtrisé –, la RSE peut, par l’intégration de valeurs éthiques et de pratiques durables, contribuer à forger une image éco-responsable et à construire une relation plus solide avec les parties prenantes.
L’instauration d’une politique RSE ne s’improvise pas, y compris pour les entreprises du Chiffre et du Droit.
1. Des préalables indispensables
Alignée sur la culture et les valeurs de l’entreprise, la stratégie RSE doit établir une vision à long terme, déterminer les objectifs et identifier des actions concrètes. Une fois transposée dans les processus opérationnels, cette stratégie fera partie intégrante de la gestion interne de l’entreprise où elle reflétera son engagement.
Deux pré-requis sont donc nécessaires :
2. Définition des indicateurs RSE, communication et sensibilisation
S’agissant d’un processus continu et évolutif, la constitution et le suivi régulier d’indicateurs de performance pertinents et mesurables permettra d’évaluer l’impact des actions mises en place et de procéder aux ajustements nécessaires.
Pour s’assurer de la réussite de la démarche, une communication transparente, en interne comme en externe, sera à organiser. L’information des parties prenantes de la démarche RSE mettra en avant les réalisations, les progrès et les défis auxquels l’entreprise est confrontée. Cette communication contribuera notamment à mobiliser les salariés dont l’adhésion constitue un gage de réussite.
Des formations sur les enjeux de la RSE ou une sensibilisation aux bonnes pratiques les incitera à contribuer activement à sa mise en place.
3. Des difficultés à identifier
Les avantages de la RSE peuvent être substantiels si elle est bien gérée. Dans tous les cas et quels que soient les réticences des entreprises, la pression des parties prenantes joue aujourd’hui un rôle majeur dans le développement de la RSE. De la réputation à l’attraction des talents en passant par l’obtention d’un financement, la mise en place d’une politique RSE est devenue d’autant plus incontournable qu’elle est plus vraiment un choix.
Mais elle se heurte à plusieurs défis. C’est en identifiant et en anticipant les risques, que le dirigeant pourra préparer efficacement sa transition et maximiser les bénéfices de cette démarche pour l’ensemble des parties prenantes.
Si l’on veut éviter que les contraintes d’une politique RSE ne contrebalancent ses bénéfices, les obstacles potentiels sont à identifier au plus tôt :
– sur le plan réglementaire : la diversité et la complexité des normes peuvent engendrer une confusion pour les dirigeants. En limitant la comparabilité des mesures RSE, elles impactent directement la crédibilité et la fiabilité des rapports ;
– au niveau de l’entreprise : définir une stratégie RSE nécessite la prise en compte de ses spécificités, des ressources disponibles et des contraintes opérationnelles :